LES
6 VAKA : DES BATEAUX DE LÉGENDE POUR
L'EXPÉDITION
MOANA NUI
Quelques
images dans un petit sujet TV...
Une
pirogue double polynésienne, un « VAKA », entraperçu.
Ses
lignes à la fois étranges et laissant présager des trésors de
performances.
Ses
voiles en « pinces de crabes ».
Juste
quelques images qui séduirent à jamais Christophe Mercier, le
fondateur du projet MOANA NUI, et qui l'entrainèrent dans une
aventure de plus de 15 ans (voir la bio express : acteurs majeurs,
partenaires), dont le « climax » va bientôt se jouer
avec l'expédition MOANA NUI.
Car
pour ne parler que de ces Vaka, ces pirogues doubles, ancêtres de
nos catamarans modernes, elles recélaient bien des trésors
d'ingéniosité, fruits d'une évolution quasi « Darwinienne »
des designs architecturaux au cours des siècles et millénaires.
Un Pahi de Tahiti et un Tongiaki des îles Tonga : à la fois majestueux, mystérieux et performants. Le début du rêve...
Guidés par les contraintes des matériaux – exclusivement végétaux et parfois fragiles – les « architectes » océano-polynésiens de ces temps anciens durent emprunter des voies architecturales bien différentes des options actuelles, comme le développement de mats basculants, de voile « pince de crabe », agissant comme les ailes delta d'un avion de chasse moderne, le rapprochement parfois considérable des deux coques, ou encore des pirogues n'ayant ni proue ni poupe distincte et qui pouvaient naviguer dans les deux sens (ce qu'on appèle « l'amphidromie »).
Toutes
ces caractéristiques faisant à la fois leur grâce esthétique,
mais étaient aussi source de performances qui seront ré-explorées
par les architectes du projet MOANA NUI.
«
La reconstitution et la valorisation du patrimoine naval du Pacifique
ancien est un enjeux majeur du projet MOANA NUI »
Le
projet MOANA NUI et son expédition auront donc comme point focal –
et véhicule – 6 grands catamarans « VAKA »
traditionnels océano-polynésiens.
Voir :"Les catamarans traditionnels du projet MOANA NUI : leur histoire se perd dans la nuit des temps"
http://moananui.blogspot.fr/2015/10/les-pirogues-du-projet-moana-nui-leur.html
Quels
Vaka choisir ?
Comment
choisir ces catamarans ?
Il
a fallu dégager de la multitude de types de designs de pirogues
doubles du Pacifique ancien, celles qui étaient représentatives de
toutes les autres.
Un Kalia et un Tongiaki des Tonga : de nombreux plans descriptifs précis ont été effectués entre les 17 et 18ème siècles par les premières expéditions occidentales dans le Pacifique. Leur étude minutieuse nous a permis de tirer le meilleur de ces designs anciens.
Ainsi,
après de nombreuses visites, sur plus de 15 ans, au Musée de la
Marine de Paris, au War Museum d'Auckland ou encore au Bishop Museum
d'Hawaii, après des recherches assidues dans la littérature
existantes, le choix de Christophe s'est porté sur :
.
Un Tongiaki des îles Tonga
.
Un Drua des îles Fidji
.
Un Va'a Tele des Samoas
.
Un Pahi de Tahiti
.
Un Tuamotu Pahi des Tuamotus (évidemment...)
.
Une pirogue Marquisienne (des Marquises, évidemment aussi...)
chacune
de ces pirogues doubles possède des caractéristiques suffisamment
différente des autres pour que sa reconstruction semble nécessaire,
historiquement parlant, mais aussi en terme d'archéologie
expérimentale et de recherche / développement sur les performances.
Ses
pirogues ont chacune une histoire, une personnalité.
Par
exemple, les Pahi Tahitiens furent les grande pirogues emblématiques
des derniers mouvements migratoires depuis le centre du triangle
Polynésien, jusqu'à ses trois extrémités : Hawaii, l'île de
Pâques (Rapa Nui) et la Nouvelle Zélande (Aotearoa).
Ils
furent utilisés depuis – 400 AV JC.
Les
Druas – ou Kalia - , quant à eux, furent les fers de lance,
colonisateurs, commerçants et guerriers, de l'expansion de l'Empire
« Tui Tonga », entre – 400 AV JC et + 450 AP JC.
Pour
en savoir plus sur ces pirogues et leur histoire :
Voir :"Les catamarans traditionnels du projet MOANA NUI : leur histoire se perd dans la nuit des temps"
http://moananui.blogspot.fr/2015/10/les-pirogues-du-projet-moana-nui-leur.html
http://moananui.blogspot.fr/2015/10/les-pirogues-du-projet-moana-nui-leur.html
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Le
défi du design et de la construction :
Partir
des plans des carnétistes et dessinateurs embarqués des expéditions
de Cook, réalisés entre 1766 et 1779, des plans et commentaires de
l'Amiral Pâris (1864), ou bien des information détaillées du
mariste Neyret (1974), et finir par voir voguer 6 grandes pirogues
doubles, répliques de celles qui sillonnèrent le Pacifique depuis
plus d'un millénaire avant JC : voici un des défis du projet MOANA
NUI.
Pour
le design :
Le
cabinet VPLP, (Van Pethegem, Lauriot Prévost), spécialiste
mondialement reconnu dans la conception de multicoques de courses
ultra-performants (Pierre Ier, Groupama, l'Hydroptère, etc...) ainsi
que de multicoques de loisir (le Douce France, un des plus grands
catamarans de croisière du monde) piloteront le projet
architectural, en collaboration avec :
Victor
Laurent, architecte naval spécialisé dans les « Praos »
et autres design du Pacifique, qui dessine actuellement les 6
« VAKA » du projet.
La
recherche de performance sera de mise, ouvrant peut-être la voix à
de nouvelle alternatives architecturales en terme design pour la
course au large.
Conforme
aux tailles communément admises pour les pirogues de voyage et de
migration, chaque « VAKA » du projet MOANA NUI mesurera
entre 23 et 24 mètres.
La
forme originale des coques océano-polynésienne, l'exploitation de
« l'amphidromie », les mâts basculant, les systèmes de
gréements « antennes sans mat », ou encore les voilures
« pinces de crabes », très proches des ailes de nos
avions de chasse moderne promettent de belles surprises en terme
d'innovations...
Le
calcul précis des performances de ces voilures sera confié à la
société européenne d'engineering AKKA TECHNOLOGIES.
Les
plans préliminaires des pirogues du projet MOANA NUI sont visible
ici : ------
Pour
la construction :
Le
projet MOANA NUI s'attachera non seulement à s'approcher au plus
près des techniques de construction antique de ces pirogues, tout en
les rendant compatibles avec les dernières exigences en terme de
sécurité et de durabilité.
Elles
devront donc être archéo-compatibles, éco-compatibles, tout en
étant sûres et autonomes en haute mer.
Les
techniques de construction purement traditionnelles – tronc évidé
à l'herminette et bordés / planches cousus avec des fils de fibres
coco – sont incompatibles avec une certification pour la haute mer,
et extrêmement coûteuse en entretien.
Les
techniques utilisées seront donc à mi-chemin entre le
strip-planking, le bois moulé, incluant également une approche
spécifique pour les fond de coque, dérivé moderne conforme aux
méthodes des charpentiers océano-polynésiens.
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Le
procédé général sera donc finalement identique à celui utilisé
par les charpentiers du Pacifique ancien : un fond de coque, et des
planches reliées par un agent « liant ».
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Les
matériaux de construction devront être écologiques, durables,
traçables...
L'agent
liant sera de l'epoxy et/ou autre colle bio-composite, si disponible
et agréée pour la construction navale.
Leur
lieu de construction coïncidera avec celui de la zone de départ de
l'expédition.
De
nombreux contacts ont d'ores et déjà été pris avec des chantiers
sur cette zone.
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Concernant
l'énergie à bord et sa gestion « durable », ainsi que
la motorisation minimale « sécurité » requise pour un
voilier, une fois encore la société d'engineering AKKA TECHNOLOGIES
lancera une étude d'optimisation et proposera les solutions les plus
« vertes » possibles.
Empreint
de volonté de progrès technologique et de recherche de performance,
les
dernières méthodes de modélisation et de design assisté seront
utilisées pour tirer les meilleurs performances de ces navires.
Certaines
méthode de réalisation et de construction seront d'ailleurs tirées
de l'industrie aéronautique, jetant un pont entre les applications
aérospatiales et navales.
Entre
réalisme archéologique, progrès et durabilité : un équilibre
délicat
Les
pirogues du projet MOANA NUI, si elles peuvent être considérées
comme des « prototypes » ne devront pas pour autant être
« expérimentales ».
Elle
ont pour vocation d'avoir une vie belle et longue, active et
profitable à tous, bien au delà de l'expédition du projet MOANA
NUI.
Cette
« vie après l'expé » (qui commencera d'ailleurs
pendant...), sera principalement composée d'activités
éco-touristiques (voir/lire « Le concept éco-touristique
WAYFINDERS : un style de vie, un business model»),
d'activités scientifiques et éducatives.
C'est
pourquoi elles doivent se conformer aux exigences des bureaux de
certification.
Cependant,
emprunt d'authenticité ethno-archéologique, le projet MOANA NUI a
prévu, dans sa phase préparatoire, la construction d'une pirogue à
balancier de type ancien « Hama Tafua des Tonga », d'une
douzaine de mètres maximum, qui sera, elle, complètement construite
de manière traditionnelle, dans un esprit d'archéologie
expérimentale, mais aussi de « mise à l'épreuve » et
de validation préalable des équipages.
voir/lire
: « L'avant projet HAMA TAFUA : l'heure de vérité).
